Alors que la France est en pleine crise sociale et politique avec la réforme controversée des retraites, certains prônent le référendum national car il représente l’expression directe du peuple en démocratie. Pourtant, depuis le départ du président De Gaulle en 1969, seulement cinq référendums ont eu lieu, le dernier datant de 2005. Alors, pourquoi les partis politiques au pouvoir l’ont-ils évité et continuent de délaisser cette option qui semble pourtant être la plus « démocratique » ?

La France possède une longue tradition centralisée et jacobine, où le pouvoir politique est traditionnellement concentré entre les mains de l’État. Cette tradition remonte à la Révolution française, qui a établi un État fort et centralisé pour garantir la stabilité et l’unité nationale. Cette vision de l’État fort a été renforcée par la monarchie absolue de l’Ancien Régime, puis sous le consulat et les deux Empires napoléoniens, le référendum s’est vu discrédité par le plébiscite utilisé comme un outil pour renforcer le pouvoir et la légitimité des dirigeants en place plutôt que comme un moyen de consultation démocratique, ainsi que par l’absence d’opposition au pouvoir en place.

Pourtant, avec l’avènement de la Ve République le référendum est remis au goût du jour puisqu’il fait passer quatre réformes majeures sous Charles de Gaulle. Celui-ci démissionnera d’ailleurs après son échec au référendum de 1969.

Malheureusement, le référendum perdra peu à peu sa valeur en étant peu utilisé (à cinq reprises des années 1970 à 2005) puis totalement délaissé depuis plus de vingt ans, le dernier en date restant dans les esprits comme un échec démocratique puisque le non l’a emporté. Jacques Chirac n’a pas quitté ses fonctions, et le traité en question sera ratifié deux ans plus tard en 2007 par le Parlement  comme l’a voulu le nouveau président Nicolas Sarkozy.

Ajouté à cela des courants scientistes et technocrates doutant de la capacité du peuple à apporter un jugement objectif, en plus de céder facilement au populisme, à la différence d’experts ou d’autorités compétentes, un pouvoir central et élitiste est privilégié.

En somme, les nombreuses déceptions ont eu tendance à effrayer les gouvernements qui privilégient désormais une approche plus indirecte.

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